L’Île à Hélice

A cette époque, – non précisée d’ailleurs, – les Américains découvrent la musique de chambre et en raffolent. Profitant de cette vogue, les artistes français composant le Quatuor Concertant entreprennent une tournée à travers les Etats-Unis. Privés de leur voiture après un accident, Yvernès, Frascolin, Pinchinat et Zorn se voient secourus par l’aimable Calistus Munbar qui leur offre l’hospitalité dans une ville inconnue.

Superbement traités, ils s’aperçoivent trop tard que la ville en question (Milliard-City) est bâtie sur une immense île artificielle (Standard-Island), et qu’ils se trouvent en plein océan Pacifique. L’île à hélice, constituée d’innombrables caissons d’acier assemblés entre eux et recouverts de terre végétale, est mue par de puissantes dynamos et promène paisiblement un contingent de milliardaires avides de dépaysement.

Sans trop se faire prier, les quatre musiciens acceptent de rester à bord, moyennant un contrat mirifique et la perspective d’un voyage enchanteur. Standard-Island visite successivement les archipels d’Hawaï, des Marquises, de la Société, des Samoa, et le quatuor s’habitue vite à cette vie de luxe et de plaisirs.

Une attaque de pirates malais vient malencontreusement ternir ce périple idyllique, et les Milliardais découvrent avec stupeur le sang et la violence. Après la mort du gouverneur, deux candidats se disputent le pouvoir: l’un est protestant et chef incontesté des Babordais, l’autre, catholique, se proclame leader des Tribordais. Incapables de coopérer, ils imposent à Standard-Island des directions contraires. Soumise aux efforts opposés des hélices, la structure du bâtiment va se déformer et se fissurer, et un cyclone achèvera de disloquer le «Joyau du Pacifique». Les survivants se retrouveront dérivant sur les quelques fragments intacts qui surnagent encore. Ce désastre aura pour effet de réconcilier les familles ennemies et leurs partisans; non sans difficultés, ils finiront par aborder en Nouvelle-Zélande. Le Quatuor Concertant, quant à lui, reprendra sa tournée américaine interrompue, pour la plus grande joie des mélomanes qui attendaient impatiemment sa venue depuis onze mois.

Renseignements complémentaires: A noter la collaboration de Paul, frère de Jules Verne, pour ce roman.

Claude Legrand (1998)

Propeller Island

A French string quartet (Sébastien Zorn, Frascolin, Yvernes and Pinchinat), traveling from San Francisco to their next engagement in San Diego, is diverted to Standard Island. Standard Island is an immense man-made island designed to travel the waters of the Pacific Ocean. The wealth of residents of the island can only be measured in millions. The quartet is hired to play a number of concerts for the residents during their tour of the islands (Sandwich, Cook, Society, etc.) of the South Pacific. The island seems an idyllic paradise; however, it is an island divided in two. The left half's population is led by Jem Tankerdon and is known as the Larboardites. The right half's population is led by Nat Coverley and is known as the Starboardites. Despite the obstacles encountered on their journey, the two parties have a disagreement that threatens the future of the island itself.

Dennis Kytasaari (2001)